INSTITUTIONNEL
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A l’occasion d’une étude sur les bonnes pratiques de développement économique dans les quartiers prioritaires de la ville (QPV) réalisée au premier trimestre 2021 par la CCIAMP avec le cabinet de conseil Auxilia Chronos, je me suis intéressée de plus près aux caractéristiques non seulement économiques mais également urbaines et sociales de ces quartiers de la métropole. Je me suis appuyée sur les trois typologies établies par l’Observatoire national de la politique de la ville (ONPV) en 2016 pour différencier les QPV sur : le cadre de vie, la cohésion sociale, et l’emploi.
---Cadre de vie---
La typologie sur le cadre de vie repose sur une analyse des données de logement, ancienneté et continuité du bâti, morphologie urbaine. Elle distingue 5 classes de quartiers :
1. Les centres anciens : le centre-ville de Marseille est le seul quartier dont les caractéristiques correspondent à cette classe avec des logements bâtis avant 1946, comptant peu de logements sociaux et au cœur d’un ensemble urbain.
2. Les quartiers HLM dans les unités urbaines petites et moyennes : un seul quartier de la métropole appartient à cette classe, le quartier Les Canourgues à Salon-de-Provence.
3. Les quartiers périphériques de petites adresses (de moins de 20 logements) : trois quartiers de la métropole appartiennent à cette classe à Berre l’Etang (Centre-ville) et à Marseille (La Cabucelle et Saint André).
4. Les quartiers HLM en périphérie des grandes unités urbaines : ils se situent en périphérie des centres-villes et comprennent une part importante de logements sociaux et de grandes adresses. Ils constituent la grande majorité des quartiers de la métropole à Aix-en-Provence, Aubagne (Le Charrel), Berre (Béalet-Bessons), Marignane (Florida Parc). 18 quartiers marseillais sont tout à fait emblématiques de cette classe - les quartiers des 9, 10, 11, 12, 13, 15 et 16èmes arrondissement (voir la carte en illustration en arc de cercle autour du centre-ville, (c) CCIAMP) - ainsi que le quartier Notre Dame des Marins à Martigues.
5. Les quartiers HLM de banlieues éloignées, ressemblent aux quartiers HLM périphériques avec des logements sociaux et des grandes adresses mais ils se trouvent plus loin des centres urbains : six quartiers de la métropole appartiennent à cette classe : Notre-Dame à Gardanne, Notre-Dame des Marins et Canto Perdrix à Martigues, La Carraire à Miramas, et dans une moindre mesure Les Comtes à Port de Bouc, et La Frescoule à Vitrolles.
Dans la métropole, les QPV sont en grande majorité des quartiers HLM en périphérie des centres urbains. Seuls 11 quartiers (sur 59 soit 65%) ne font pas partie de cette classe. En France les quartiers HLM périphériques sont également les plus nombreux mais dans une moindre proportion (30% des QPV).
---Cohésion sociale---
La typologie sur la cohésion sociale analyse des données sur l’environnement [les quartiers ne sont pas considérés comme des îlots isolés mais comme des quartiers s’inscrivant dans un contexte urbain, social et économique particulier] dont l’existence ou non de contrats de ville intercommunaux, l’égalité femmes-hommes ou l’accès aux services. Elle distingue 4 classes de quartiers :
1. Les quartiers intégrés dans un environnement mixte sont des quartiers où l’on observe une certaine mixité dans les lieux de socialisation, des écarts économiques moins importants avec les autres quartiers. 18 quartiers de la métropole font partie de cette classe, par exemple des 4 quartiers aixois, Notre-Dame à Gardanne, le centre-ville de Berre-l’Etang, Le Prépaou à Istres, Les Escourtines ou La Capelette à Marseille, Notre Dame des Marins à Martigues, La Monaque à Salon.
2. Les quartiers en grande précarité qui se fondent dans leur environnement : 8 quartiers font partie de cette classe à Marseille, Martigues et Port de Bouc.
3. Les quartiers ségrégués dont les principales caractéristiques sont un écart de pauvreté et d’emploi fort avec les autres quartiers, la présence d’étrangers et de ménages de plus de 6 personnes et peu de mixité sociale sont la classe la plus importante dans la métropole 20 quartiers appartiennent à cette classe. Certains ont un degré d’appartenance très fort à cette classe, par exemple à Berre-l’Etang (Béalet-Bessons), Marignane (Florida Parc), Miramas (La Maille) et Salon (Les Canourgues) et plusieurs quartiers marseillais des 13 et 15èmes arrondissements.
4. Les grands quartiers défavorisés se trouvent dans des villes qui comptent beaucoup de QPV et, de fait, l’écart de pauvreté avec les autres quartiers est faible de même que l’écart du taux d’emploi entre les femmes et les hommes. La part des étrangers et ménages de plus de 6 personnes est élevé. Il existe un grand quartier défavorisé dans la métropole : La Sauvagère à Marseille, avec cependant un degré d’appartenance faible à cette classe.
Dans la métropole, les deux classes les plus caractéristiques sont les quartiers ségrégués (20 quartiers) et les quartiers intégrés (18 quartiers). Ce sont également les deux classes les plus nombreuses au niveau national.
---Emploi---
La troisième typologie s’appuie sur les données de l’environnement et de l’emploi. Il existe dans cette typologie trois classes de quartier :
1. Les quartiers qui profitent d’un environnement dynamique sont des quartiers qui se situent dans des zones d’emploi plutôt dynamiques, par exemple Notre Dame à Gardanne, Le Prépaou à Istres, Saint André et la Cayolle à Marseille et La Frescoule à Vitrolles (17 quartiers au total).
2. Les quartiers en décrochage : 30 quartiers de la métropole sont considérés comme en décrochage. Ces quartiers ne semblent pas profiter du dynamisme de leur zone d’emploi, ils affichent un taux d’emploi faible et de nombreux emplois précaires. Ils se trouvent surtout à Aix (2 quartiers), Berre, Marseille (8 quartiers des 13, 14 et 15èmes arrondissements).
3. Les quartiers en difficulté dans un environnement industriel : selon la typologie de l’ONPV, il n’y a pas de « quartiers en difficulté dans un environnement industriel » à AMP.
En France, la classe la plus représentée est celle des « quartiers qui profitent d’un environnement dynamique ». Dans la Métropole, la majorité des quartiers ne profitent pas du dynamisme de leur zone d’emploi.
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Ces éléments, croisées aux données économiques disponibles par quartier et aux données de terrain, permettent de disposer d’un portrait-robot d’un quartier, d’ajuster les interventions des acteurs de la politique de la ville à chaque quartier, de resituer les quartiers dans leur environnement et de s’intéresser à une ou plusieurs dynamiques pour en comprendre les mécanismes et proposer d’agir sur tel ou tel levier.
Quelles typologies des quartiers prioritaires... 0 0 0 377 3
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